
Une fois n’est pas coutume, nous avons établi le graphe du CAC 40 sur la base de bougies non pas journalières mais hebdomadaires. En effet, le CAC 40, par l’amplitude exceptionnelle de sa chute depuis le début de l’année, vient de rejoindre des niveaux du mois de décembre 2014 comme si l’année 2015 était effacée. La situation géographique devient de plus en plus incertaine avec un support à 4090 points qui vient d’être enfoncé. La voie est donc théoriquement libre pour un retour sur le bas de la mèche inférieure de la bougie blanche correspondant à la semaine du 19 décembre 2014, soit les 3935 points. La panique de ce début de semaine a surpris nombre d’observateurs. Les chiffres de l’emploi américain ont joué le rôle de détonateur d’une grenade multi-causale qui contient pêle-mêle un ralentissement de l’économie chinoise, des réserves colossales qui partent en fumée pour soutenir la monnaie de ce pays sans compter une gigantesque fuite des capitaux. L’économie américaine est elle- même touchée tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services. L’offre de pétrole est telle qu’elle risque de faire exploser la capacité des stocks d’où une cassure du seuil des 30 $. Le secteur bancaire est désormais touché avec des craintes quant à sa rentabilité compte-tenu d’une part d’une accumulation des créances douteuses et d’autre part de rendements obligataires nuls ou négatifs. Pour la route du désespoir n’oublions pas le petit dernier celui qui se boit très frais à l’ombre des oliviers grecs. Le peuple grec n’en peut plus et il est de ces engagements qui ne seront pas tenus.
Aux États-Unis, les chiffres graphiques ronds ont encore plus de signification qu’en Europe. Le S&P 500 a donc abandonné les 1900 points. Il se bat désormais pour sauver le soldat des 1850 points. Ce n’est pas gagné même si la clôture a donné lieu à un net retour des acheteurs. Il se dit que la FED ne peut rester insensible à un aussi triste spectacle. Elle doit clarifier sa position et, mieux l’espèrent certains, indiquer clairement qu’elle renonce à de prochaines hausses de taux. Janet Yellen va avoir beaucoup à faire devant les chambres du parlement où elle tiendra des discours mercredi et jeudi. En attendant l’indicateur de volatilité s’envole…Danger maximum.
Le CAC 40 est clairement en perdition sous les 4090 points et le couteau n’a pas touché le sol. Un rebond technique peut prendre forme mais à la moindre alerte, les acheteurs jetteront rapidement l’éponge. Une stabilisation des cours du pétrole serait déjà une bonne chose, cependant, en terrain marécageux, la marche est lente et surtout beaucoup trop risquée.