
L’une des variables les plus importantes en économie est le taux d’intérêt. Ainsi, lorsque les taux sont relevés par les autorités monétaires, les investisseurs anticipent de multiples conséquences qui les conduisent à repenser la composition de leurs portefeuilles. Le scénario d’une hausse des taux oblige les entreprises à revoir à la baisse leurs bénéfices dans le sens où le coût de financement par emprunt s’élève et où les marges dégagées par leurs investissements se contractent.
Comme le cours d’une action correspond théoriquement à la valeur actualisée nette des flux futurs générés par cet actif – à savoir les dividendes –, l’actionnaire sera donc doublement pénalisé par cette montée des taux : la baisse des cours des actions provoque un effet richesse (wealth effect) négatif sur les ménages détenteurs d’actions mais aussi sur les entreprises dont la valeur comptable des actifs diminue (avec l’obligation de provisionner ces dépréciations d’actifs, au détriment du résultat net). La consommation et l’investissement diminuent alors.
Des effets indirects
Les taux ont un effet moins direct sur les cours des actions que sur les marchés obligataires. Leur influence passe surtout par des « canaux de transmission » parallèles comme les profits et les anticipations. L’étude menée par J.P Berdot et J. Leonard (Analyse Financière, 2ème trimestre 2002) à ce sujet cherche à mesurer l’action de ces divers « canaux ». La corrélation directe entre les taux directeurs et les indices boursiers est faiblement explicative. Il semble en effet, d’après cette étude, que « l’indice réagit toujours plus fortement aux variations des taux de profit anticipés qu’à celles des taux d’intérêt ». Autrement dit, la Bourse est beaucoup plus sensible aux effets indirects du taux d’intérêt (sur l’investissement, la consommation et donc les bénéfices) qu’à ses effets directs.
Rédigé par Chahid Jarmouni, le 27/02/2013 modifié le 27/02/2013 – 14:26