
L’euro s’est fortement apprécié depuis le début du printemps. Ce mouvement s’explique par la faiblesse généralisée du dollar, mais aussi par l’amélioration des données économiques en Europe. Cette amélioration suggère que la Banque centrale européenne (BCE) annoncera bientôt une réduction graduelle de ses achats d’actifs, ce qui soutient d’autant plus la devise.
Malgré l’appréciation récente, la valeur de l’euro demeure largement sous les niveaux observés avant la dépréciation de 2014-2015. D’entrée de jeu, cela peut calmer les craintes quant à de potentiels effets négatifs sur les exportations. Par ailleurs, le taux de change n’est pas la seule variable à considérer.
Le solde commercial a moins réagi après la dernière phase de dépréciation de l’euro. L’état de la demande mondiale et de la demande intérieure peut avoir un effet plus important. Une économie mondiale plus robuste favorisera les exportations, tandis qu’une demande intérieure en hausse stimule souvent les importations. Justement, il apparaît que l’amélioration de la croissance économique en zone euro au cours des dernières années a principalement été causée par une meilleure performance de la demande intérieure, en particulier de l’investissement.
Implications
L’appréciation de l’euro n’apparaît pas encore assez importante pour menacer la croissance économique, d’autant plus que l’amélioration récente de l’économie repose sur la demande intérieure.
Cela dit, la BCE pourrait soulever un problème par rapport à l’inflation. Par le passé, elle a déjà laissé entendre qu’un mouvement de 10 % de la devise influençait d’environ 1 % le niveau des prix. Par conséquent, elle pourrait revoir à la baisse ses prévisions d’inflation. Au final, cela risquerait de réduire les attentes à l’égard d’un éventuel resserrement monétaire et l’euro pourrait avoir plus de difficulté à s’apprécier.