Un livre et un auteur de référence

« L’investisseur intelligent » qui sort cette semaine dans une version enrichie est encore aujourd’hui un des livres de finance les plus lus dans le monde. C’est celui que l’on retrouve sur la table de chevet de nombreux investisseurs. C’est un livre qui a fait la fortune de certains, comme Warren Buffett et d’autres. Pourtant, il ne livre pas de formule miracle, mais plutôt des principes, des règles, des méthodes et des idées toujours pertinentes.

Couverture du livre « L'investisseur intelligent » (version enrichie)
Couverture du livre « L’investisseur intelligent » (version enrichie)
Benjamin Graham (1894-1976) a véritablement révolutionné la théorie et la pratique des marchés financiers, d’abord en tant qu’auteur avec son ouvrage fondateur Security Analysis (traduit en français sous le titre Security Analysis – Analyse et évaluation des valeurs mobilières – éditions Valor) , publié pour la première fois en 1934, puis avec The Intelligent Investor (traduit en français sous le titre L’investisseur intelligent – éditions Valor), publié en 1948 et avec d’autres livres moins ambitieux comme The Interpretation of Financial Statements (traduit en français sous le titre L’interprétation des états financiers – éditions Valor). La qualité rédactionnelle, la densité des textes et l’économie de mots font de Graham un auteur hors-pair et mérite une lecture attentive. Ensuite, il fut l’un des premiers professeurs de finance. Il enseigna à l’université de Columbia à New York, entre 1927 et 1954. Connu pour la clarté de son enseignement, illustré par l’actualité financière du moment, ses étudiants, dont Warren Buffett, l’ont plébiscité. Son cours d’analyse financière est d’ailleurs toujours dispensé.
Enfin et surtout, Graham fut un praticien de renom, gérant plusieurs fonds dont la performance sera exceptionnelle. En fin de carrière, il accueillera en stage Warren Buffett et deviendra son mentor.

Graham a connu les premiers soubresauts de la Bourse moderne au début du XXème siècle, les premières théories financières, venant valider ses intuitions, l’évolution fulgurante des marchés financiers après la Seconde Guerre mondiale, mais aussi tous les aléas boursiers, avec ses bulles et ses krachs successifs. Enfant, il a souffert de vois sa mère perdre ses quelques économies avec le krach de 1907. Adulte, il a perdu une grande partie de sa richesse en 1929, avant de rebondir. Ces écrits sont donc empreints d’humilité et de prudence. D’ailleurs, il laisse entendre implicitement que la première règle pour s’enrichir est de commencer par ne pas s’appauvrir.

Rédigé par Didier Coutton, Docteur en sciences de gestion. Professeur de finance à l’INSEEC, le 06/11/2018 modifié le 21/06/2019 – 11:51

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